Quand on compare les nouvelles constructions actuelles à celle datant des années 70-80, la différence est flagrante en matière d’isolation et d’impact énergétique. À l’époque on se souciait peu des performances énergétiques des bâtiments qui étaient de vrais gouffres à énergie.
Désormais, les constructions sont encadrées par des normes assez strictes, et plus particulièrement la norme RT2012, qui devrait prochainement laisser sa place à la norme RT2020.
Le but global est de faire en sorte que les bâtiments soient plus économes en énergie et qu’ils soient plus propres écologiquement. On se dirige de plus en plus vers les maisons dites passives, qui consomment autant d’énergie qu’elles en produisent.
Et on commence déjà à parler de bâtiments BEPOS qui seraient capables de produire plus d’énergie qu’ils n’en consomment.
Cependant, pour répondre à la norme RT2012 et aux futures normes, les maisons doivent intégrer des équipements, des installations et des appareils qui permettent justement de réduire la consommation d’énergie, voire de produire de l’énergie.
Parmi ces différents éléments, l’isolation joue un rôle essentiel, car sans une bonne isolation, un bâtiment ne peut pas être économe en énergie.
L’isolation concerne différentes structures d’une maison. Ici, nous nous intéressons à l’isolation du sol et des planchers.
Comme procède-t-on à l’isolation des sols ? Parmi quels isolants doit-on choisir ? Combien coûte l’isolation des sols ? Nous répondons à toutes ces questions et à bien d’autres à travers ce guide sur l’isolation du sol.
Circulation de l’air et déperditions de chaleur dans une maison
L’air n’est pas figé, il circule à travers le logement transportant avec lui les calories. Plus l’air est chaud et moins il est dense, et plus il est léger. Autrement dit, l’air chaud plus léger a tendance à s’élever, alors que l’air plus froid va retomber. Ce phénomène explique pourquoi plus on se situe à un niveau supérieur dans une maison, et plus la température est élevée.
L’air chaud va donc plus facilement s’échapper par le haut de la maison, tandis que l’air frais va plutôt s’infiltrer par le bas de la maison. On comprend alors qu’en fonction de son emplacement, l’isolation d’une maison n’a pas exactement le même rôle, même si dans tous les cas elle sert de barrière.
L’isolation de la toiture et des combles sert principalement à éviter que l’air chaud ne s’échappe de la maison. L’isolation du sol au niveau du rez-de-chaussée a plutôt le rôle de barrière empêchant l’air frais extérieur de pénétrer dans le logement.
Mais plus on grimpe les étages et plus l’isolation du sol de l’étage en question sert à empêcher l’air chaud de s’échapper.
Il faut savoir que dans une maison les déperditions de chaleur proviennent de plusieurs endroits stratégiques :
- Les ouvertures (fenêtres et portes) : environ 15% des pertes de chaleur
- Les murs : 20%
- Les sols : 10%
- Les ponts thermiques : 5%
- La toiture : 30%
- Renouvellement de l’air et fuites : 20%
Bien sûr, il ne s’agit de valeurs indicatives, mais on comprend facilement que la toiture est la première cause de déperditions de chaleur et que les planchers et les sols sont responsables d’environ 10% des pertes de chaleur.
Sachant que des planchers mal isolés facilitent la montée de l’air chaud vers les combles on peut en conclure que l’isolation des sols est responsable d’une certaine part des déperditions de la chaleur au niveau de la toiture.
L’isolation des sols concerne également les ponts thermiques, puisque ces derniers se retrouvent principalement au niveau des jonctions entre les planchers et les murs.
Isolation du sol : des intérêts économiques et écologiques
Certes, si vous réfléchissez à rénover l’isolation de votre maison, le coût des travaux peut être un réel frein. En réalité, il ne faut pas se contenter d’une vision sur le court terme, car à ce moment l’isolation n’a pas grand intérêt. Vous devez avoir une vision sur le moyen et long terme, et alors vous allez comprendre l’intérêt d’améliorer l’isolation de votre logement.
Imaginez que vous êtes en saison hivernale, qu’il fait 5°C dehors et que vous désirez maintenir une température de 21°C à l’intérieur de votre logement.
Logiquement, les chauffages vont fonctionner jusqu’à atteindre cette température. Durant tout leur temps de fonctionnement, les radiateurs consomment de l’énergie (gaz, électricité, bois, fioul…). Plus ils fonctionnent longtemps et plus ils consomment d’énergie.
Si votre maison présente des défauts d’isolation, l’air chaud va plus rapidement s’échapper dehors, tandis que l’air froid extérieur va s’infiltrer plus aisément dans votre logement.
Pour atteindre et maintenir la température de 21°C, les radiateurs vont alors devoir fonctionner plus longtemps à cause de l’air qui se rafraichit plus rapidement. Au final, vous consommer donc plus d’énergie ce qui résulte sur une facture d’énergie plus élevée.
En améliorant l’isolation, vous allez réduire ces déperditions de chaleur, et la température de 21°C sera atteinte plus rapidement, réduisant votre consommation et le montant de la facture d’énergie. En cumulant les économies réalisées chaque année, la rénovation de l’isolation est amortie en quelques années.
Et le constat est aussi écologique. En effet, lorsqu’on consomme du gaz ou de l’électricité, cette énergie a d’abord été acheminée jusqu’à votre domicile, après avoir été extraite ou produite. Tout ce processus génère des gaz polluants. En réduisant votre consommation d’énergie, vous réduisez la production de ces gaz.
Jusqu’ici nous avons pris l’exemple d’une isolation en période hivernale, mais en réalité l’isolation thermique est utile tout au long de l’année. Par exemple, en plein été caniculaire, l’isolation empêche l’air chaud extérieur de pénétrer dans le logement, et l’air frais intérieur de s’échapper vers l’extérieur.
De plus, si vous utilisez une climatisation, l’isolation va également réduire son temps d’utilisation et donc sa consommation d’énergie.
L’isolation du sol inférieur (en contact avec la terre)
Ici, on distingue deux techniques : le vide sanitaire ou l’isolation au-dessus d’un terre-plein.
Isolation avec vide sanitaire
Le vide sanitaire est réalisé au moment de la construction de la maison. Il consiste en un espace de plusieurs dizaines de centimètres sous le sol de la maison. Ce dernier n’est donc pas en contact avec la terre. Le vide sanitaire sert justement de barrière isolante, mais il permet aussi d’améliorer la ventilation et de protéger en cas d’écoulements d’eau.
En plus de ce vide sanitaire, il est conseillé d’installer un isolant, sous le sol. L’isolant est alors en contact avec le vide sanitaire.
Isolation sur terre-plein
Si vous n’avez pas la possibilité d’installer un vide sanitaire, vous avez plusieurs possibilités pour isoler votre sol :
- Installer l’isolant directement au contact de la terre et recouvert par une dalle en béton. Cette solution ne convient pas trop pour les sols particulièrement humides.
- Installer une dalle en béton en contact avec la terre, puis l’isolant, puis une dalle flottante.
- Poutrelles en béton en contact avec la terre, isolant (hourdis) placé entre les poutrelles, et une dalle en béton est coulée sur l’ensemble.
Dans le cas où vous possédez un sous-sol, c’est le sol de ce dernier qui va être isolé selon l’une des techniques évoquées ci-dessus. Le plafond du sous-sol doit lui aussi être isolé grâce à des panneaux rigides.
L’isolation des planchers des étages
Pour isoler le plancher des étages, vous avez le choix entre deux techniques : l’isolation par le dessus (plancher) ou l’isolation par le dessous (plafond).
Isolation par le dessus
Elle consiste principalement à installer un sur-plancher constitué :
- D’un pare-vapeur
- D’une couche d’isolant sur le pare-vapeur
- D’un film plastique recouvrant l’isolant
- D’une dalle coulée par-dessus le film
- Du revêtement
Simple et rapide à mettre en place, cette technique a toutefois l’inconvénient de surélever le sol, de réduire légèrement la hauteur sous plafond et d’obliger à modifier le revêtement du sol, mais aussi les portes et les meubles que la surélévation du plancher rend inutilisables.
Isolation par le dessous
L’objectif est d’isoler depuis le plafond du niveau inférieur. Cette solution est souvent préférée à l’isolation par le dessus, car elle permet de conserver le revêtement du plancher.
Elle consiste à placer une couche d’isolant sous le plafond. Concernant les finitions, vous avez le choix entre :
- Laisser les panneaux isolants visibles
- Opter pour des panneaux dont la face du dessous est recouverte d’une finition, généralement en plâtre
- Mettre en place un faux plafond
Quelle que soit la solution pour laquelle vous optez, l’isolation du sol par le dessous réduit la hauteur sous plafond de la pièce située en dessous.
Quel isolant choisir pour l’isolation du sol ?
Il existe trois grandes familles d’isolants. On trouve ceux qui sont d’origine minérale comme la laine de verre, le verre cellulaire, la laine de céramique et la laine de roche.
La deuxième famille regroupe les isolants d’origine végétale comme la ouate de cellulose, la laine de chanvre, la laine de bois et bien d’autres. Dans la dernière famille sont regroupés les isolants d’origine pétrochimique et plus précisément la mousse de polystyrène et la mousse de polyuréthane.
Avantages et inconvénients des isolants d’origine minérale :
Avantages :
- Pas chers
- On les trouve partout
- Conductivité thermique (lambda) variant de faible à très faible
- Régulent l’humidité
Inconvénients :
- Peuvent être nocifs si on respire leurs poussières
- Leur recyclage est compliqué, voire impossible
- Temps de déphasage rapide (déphasage)
- Leur bilan énergétique est mauvais
- Ils sont sensibles aux points de rosée (condensation)
Avantages et inconvénients des isolants d’origine végétale :
Avantages :
- Ils sont recyclables
- Leur bilan énergétique est plutôt bon
- Temps de déphasage lent
- Conductivité thermique (lambda) variant de moyenne à très faible
- Régulent l’humidité
Inconvénients :
- Plus onéreux
- Leur pose est plus compliquée
- Ils sont plus difficiles à trouver
Avantages et inconvénients des isolants d’origine pétrochimique :
Avantages :
- Conductivité thermique (lambda) très faible
- Ils sont légers
- Ils sont compressibles
- Leur pose est simple et rapide
Inconvénients :
- Leur bilan énergétique est médiocre
- Ils sont difficiles à recycler
- Ces matières sont particulièrement combustibles
- Temps de déphasage rapide
Au moment de choisir un isolant pour votre sol parmi ces trois grandes familles, vous devez prendre en compte qu’est ce qui compte le plus pour vous entre le prix, la simplicité de pose ou l’aspect plus écologique et sanitaire.
Au niveau du prix, ce sont généralement les isolants d’origine minérale qui sont les plus intéressants. Par contre, pour la pose, les isolants d’origine pétrochimiques sont souvent plus faciles à installer. Concernant le critère écologique et sanitaire, tournez-vous plutôt vers les isolants d’origine végétale.
Ensuite, selon le type d’isolant, vous avez généralement le choix entre des panneaux, des rouleaux dépliables ou des flocons à souffler. Pour l’isolation du sol, on opte généralement pour les panneaux. Isolants. Mais vous pouvez également vous tourner vers un isolant sous forme de rouleaux.
Quel budget faut-il prévoir pour l’isolation du sol ?
Difficile de répondre précisément à cette question, car le budget dépend du projet, et chaque projet est différent.
Le prix varie en fonction de la superficie à isoler, de la technique d’isolation choisie et de l’isolant. De plus, le prix ne sera pas le même si vous réalisez vous-même les travaux d’isolation du sol, ou si vous passez par un professionnel.
Si vous faites appel à un professionnel, il faut ajouter le prix de la pose facturée par le professionnel et qui varie en fonction de la nature des travaux, de leur durée et des frais de déplacement.
Avant de choisir un professionnel pour la pose de l’isolation de votre sol, prenez le temps d’en comparer un maximum grâce aux devis. Ce comparatif vous permettra de trouver le meilleur rapport qualité/prix en fonction de vos exigences.
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